Mesnil-Eglise, le bois (re)fait sa place dans un village de Famenne
Avec ce tronc de chêne planté au milieu du futur salon, le ton est donné : pour cette construction, la part belle est faite aux bois. C’est le choix de Julie de privilégier ce matériau pour son projet en 2 volumes : une maison d’habitation et une salle dans laquelle la propriétaire pourra y donner des cours de danses et y organiser divers ateliers pour enfants.
Les deux bâtiments séparés par un passage ont été réalisés en ossature bois de douglas qui proviennent d’une trentaine de kilomètres autour du village de Mesnil Eglise. La maison s’adosse à une fermette, tandis que la salle de danse jouxte le garage du voisin. Sa forme polygonale est un clin d’œil à la yourte 20 dans laquelle la propriétaire avait un jour pensé vivre.
L’ensemble prend racine sur un terrain en pente permettant aux occupants des pièces de vie et des chambres arrière de profiter d’une vue dégagée sur la nature environnante.


Au rez de chaussée, le salon se trouve en léger contrebas par rapport au hall d’entrée et s’ouvre sur le jardin par une large baie vitrée. Le balcon de l’étage fait office de pare-soleil. Le fût de chêne a été écorcé par la propriétaire. Une opération répétée sur des mélèzes prélevés autour du village destinés à soutenir le balcon et une partie de la toiture de la salle de danse. Pour isoler murs et toitures, du chanvre a été privilégié.
C’est du bois également qui enveloppe la maison et la salle de danse. Les voliges en mélèze non rabotées sont disposées selon différentes techniques : à embrèvement simple, à couvre-joint et à rainures et languettes, ici posées verticalement, là horizontalement ou même en pétale. Par endroit, plusieurs couches de bardage se superposent les unes aux autres. Une vague s’y dessine, reflétant le style de l’architecte Agnès Gheur, qui s’est inspirée du relief et de la palissade séparant les 2 maisons voisines. Je fais des choses originales mais elles s’inscrivent dans ce qui existe, insiste-t-elle.
Julie, la propriétaire, met la main à la pâte pour les postes qui ne concernent pas la stabilité ni l’étanchéité. Après avoir posé l’isolant, elle s’attaque au nettoyage des carrelages anciens récupérés sur un chantier. A l’intérieur, l’heure est aux travaux de finitions à l’argile.
La nouvelle construction s’intègre déjà parfaitement dans ce beau village où se dressent depuis longtemps des maisons à colombage et une salle de théâtre construite en ballots de paille.

